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Bonsoir, mademoiselle Quesnel.

Bonsoir, mademoiselle Quesnel.par Akane Kuroe Jeu 16 Nov - 21:17
La journée tire à sa fin, et le soleil décline doucement à l'horizon.

Les salles de classe se vident progressivement, les élèves se hâtant vers la sortie, libérés de leurs devoirs académiques. J'observe les visages fatigués, mais aussi les lueurs de soulagement et de joie dans les yeux des étudiants. Chaque jour apporte son lot de défis et de réussites, et je m'efforce de guider mes élèves avec la même passion qui m'anime depuis le début de ma carrière. Bon, je ne suis pas la plus tendre, mais j'essaie d'être juste... Même si il y'a vraiment des petits cons... Genre, Charlie.

Une fois seule, je quitte mon bureau et enfile ma veste pour rentrer chez moi.  je franchis le seuil de ma classe et ferme celle-ci à double tours avant de m'engouffrer dans les couloirs empli de casier. Je tire sur mon tailleur pour qu'il soit impeccable et mes escarpins résonnent sur le sol du couloir durant ma progression rapide.

Alors que j'arrive à la fin du couloir, je remarque quelque chose d'inhabituel sur le sol. Un cahier gît là, négligemment abandonné, comme s'il attendait que quelqu'un le découvre. Mon regard se fixe sur le nom inscrit en lettres nettes sur la couverture : "Blanche Quesnel". Un frisson d'intrigue me traverse. Blanche Quesnel, l'une élèves volontaire et talentueuse.

Je me penche pour ramasser le cahier, mes doigts effleurant le papier usé. L'objet a visiblement été bien utilisé, ses pages portant les marques du temps et de l'effort. J'ouvre le cahier, curieuse de découvrir les pensées, les esquisses ou les idées qui y sont consignées.

À l'intérieur, je trouve une multitude de dessins, d'écrits poétiques et de réflexions. Blanche semble s'être amusée entre ces pages. Les couleurs vibrantes des dessins contrastent avec les mots délicats qui les accompagnent. C'est une fenêtre ouverte sur sa personnalité.

En sortant du bâtiment, le crépuscule enveloppe le ciel d'une palette de couleurs chatoyantes. Je prends une profonde inspiration, remplissant mes poumons de l'air frais du soir. Le campus est paisible à cette heure, les échos des activités diurnes s'estompant lentement.

je me dirige vers le dortoir des étudiantes avec le cahier de Blanche Quesnel soigneusement entre mes mains. Les couloirs sont calmes à cette heure avancée de la soirée, éclairés par la lueur douce des lampes suspendues. L'atmosphère est empreinte de sérénité, les bruits des activités diurnes ayant cédé la place à une quiétude réconfortante.

Je me retrouve devant la porte du dortoir de Blanche, une porte ornée d'une plaque portant son nom. D'un geste un peu brusque, j'annonce ma présence en frappant légèrement. La porte s'entrouvre pour révéler le visage étonné de Blanche, éclairé par la lumière tamisée de sa chambre avant qu'elle ne disparaisse...
La petite s'est téléportée...

Je m'installe alors sur le rebord de son lit, les jambes croisées, en attendant Blanche.  Mon pieds droit se balance, jouant machinalement avec la lanière de l'un de mes escarpins.... La petite va m'entendre.

L'atmosphère est empreinte d'une certaine anticipation, une douce excitation teintée de curiosité. Je me demande où va Quesnel... On va jouer au bluff.
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Re: Bonsoir, mademoiselle Quesnel.par Blanche Quesnel Mar 28 Nov - 3:07
Suspension
Let me out
La plage.

Blanche, elle a toujours aimé la plage. La mer. Les mouettes. Les glaces -- et puis le sable. Elle aime le sable parce qu'il est doux. Le sable réchauffe la peau après une baignade dans l'eau gelée. Le sable cache de beaux coquillages qu'il faut découvrir en cherchant un peu. Le sable est le trophée dans les cheveux d'une journée passée au contact de la nature. Le sable est un matelas assuré quand on se jette sur le ballon de volley pour l'envoyer par-dessus le filet.
Le sable, par bien des raisons, lui évoque ses joyeux souvenirs d'enfance avec sa famille.

Blanche est une épicurienne, une amoureuse de la vie. Elle aime l'été parce qu'il y a le soleil (et le sable) -- et elle aime l'hiver parce qu'il y a la neige (et la montagne.)
Autrefois, elle y allait simplement parce que c'était les vacances, mais depuis qu'elle est arrivée ici, c'est fini.
Ah ; pourtant -- pourtant, Blanche aime son école, les amis qu'elle s'est faite ici...

Mais il y a toujours des obligations.
Toujours des restrictions.

Toute sa vie, on lui a dit quoi faire - à Blanche.
Quand elle était avec sa famille, il y avait aussi des règles, il y avait aussi des limites.

C'est le soir. Les carreaux en vitraux exposant des ondes orangées sur le sol se propagent tel un cristal céleste, une couleur qui lui évoque une ambiance apaisante alors qu'elle rentre de la cantine pour rejoindre sa chambre.
Blanche, dans sa tête, elle a ce petit délire interne, une discussion avec elle-même ou elle associe des images avec des sons. Pour le jaune-orange, c'est "we fell in love in october."

A l'académie, il y a jamais eu le sable. Jamais eu la montagne non plus. C'est ennuyant.
Blanche aime ses amis, elle aime l'endroit et les paysages -- mais qu'est-ce qu'elle s'ennuie cette gamine.

Plus de nouveaux endroits à découvrir.
Plus d'anciens lieux où retourner.
C'était fini... mais seulement en apparence pour elle.

Avec son pouvoir de téléportation, Blanche a plus d'une fois dérogé aux règles. D'ailleurs, elle y a tellement dérogé que c'est pour cela qu'elle n'a jamais été déranger par le manque d'activité ici.

Sa coloc est absente depuis deux jours.
Intoxication alimentaire, il paraît.

Blanche, elle aime les gens. Ils remplissent les pièces et y mettent de la joie avec leur bruit, mais elle n'a pas peur du silence non plus.

my girl, my girl, my girl

Le son tourne encore dans ses écouteurs.

my girl, my girl, my girl

Elle se concentre.
Assise sur son lit.

my girl, my girl, my girl

Elle la déjà fait des centaines de fois.

my girl, my girl, my girl

C'est le moment !

Mais. M a i s.
Subitement, elle entrevoit -- non, elle a vu.
Elle a vu Madame Kuroe.

Il y a son cœur qui a fait boom et c'est déjà trop tard. La chanson s'est arrêtée aussi.

C'est étrange, parce qu'elle est enfin sur le sable, enfin dans son endroit paradis, mais elle n'est pas tranquille. L'évasion, elle ne la tient pas longtemps. Cinq minutes tout au plus.
La dernière fois, c'était plus -- mais c'était pour aider une amie.

Là, elle prend un peu de temps parce qu'elle ne veut pas l'avoir fait pour rien.

Elle regarde le phare au loin, l'édifice avec ses rayures blanches et rouges.
Elle prend le sable encore chaud de la journée qui s'effiloche entre les doigts fins tel le sablier prisonnier de sa cage de verre.
Elle aussi, d'une certaine manière, elle est prisonnière d'une cage de verre.

Ses sourcils se froncent, hors de question de cesser à l'accablement !
Après tout, la professeure ne l'a peut-être pas vu !
S'entendant avec cette pensée interne, elle visite la mer, juste du bout des orteils alors qu'elle a ses chaussures et chaussettes entre les mains.

Personne.
L'endroit est désert.

Elle aime profiter, mais elle voudrait aussi voir les gens du vrai monde.
C'est un peu triste, mais c'est aussi son endroit rien qu'à elle, un secret qu'elle partage avec la plage.

Ses cheveux auburn suivent les courants du vent alors qu'elle respire pleinement l'air iodé.
Oh... que ça fait du bien.
Elle relâche.

Mais vite, le temps presse.

Blanche, elle a une idée aussi.
Elle met fin avant la limite, elle dit au revoir à la plage, se téléportant ailleurs -- avant que son corps ne le fasse de lui-même.

Devant le bâtiment, elle s'essuie rapidement les pieds, enfile ses chaussettes et chaussures et refait le même chemin.
Les mêmes vitraux mais au moment où la nuit, plus installée encore, accordent au sol des teintes sombres de violet et de bleus à peine distinctes.

Et quand elle revient.
Ah ; quand elle est de retour...

— Ah, mademoiselle Kuroe, bonsoir ! Qu'est-ce que vous faites dans ma chambre ? Je peux vous aider ?

Blanche, elle a cette manière de se mettre en scène, de sourire et puis c'est tout. Elle sait pertinemment qu'elle aura des problèmes et ça ne semble pas l'accabler.

Elle est légère quand elle se déplace, quand elle évolue dans sa chambre sans s'en priver.

À quoi bon ? Se dirait-elle.

C'est l'insouciance de la jeunesse, l'envie de se dire qu'au final, ce n'est pas si grave que ça -- puis la croyance stupide de penser que si elle ne paraît pas stressée, il y aura aucune preuve supplémentaire qui pointerait vers elle.
Blanche, elle n'est pas très douée en supposition, la plupart du temps, elle n'en fait même pas, laissant place à l'improvisation pour s'ancrer dans le monde.
C'est sa façon d'être, d'agir en société : c'est peut-être de là aussi dont elle tient tout son courage.  

Elle intègre rapidement les circonstances extérieures à son environnement et vit avec. Madame Kuroe est là, et puis quoi ?

Blanche elle ne provoque pas, mais elle n'est pas sérieuse et rigide non plus. Il y a chez elle, une aisance particulière qui n'est ni forcée, ni calculée. Il y a un regard, le sien, qui n'a pas une once de malice, pas une once d'insolence non plus.

Et y a le temps au-dessus de leur tête. Une horloge dont le balancier ne cesse sa course dans le silence pensant.

Tic.
Madame Kuroe est assise sur son lit quand
Tac.
elle est debout face à elle.
Tic.
Madame Kuroe ne tolère pas les infractions quand
Tac.
Blanche est en recherche de liberté.

Et finalement, c'est sa voix qui couvre le silence trop fort.

— Je vois que vous avez retrouvé mon cahier, c'est formidable ! Où était-il ? Vous étiez donc venue me le rendre !

Elle détourne la conversation - congédie poliment.

— J'espère que vous ne l'avez pas lu, c'est intime les pensées des autres, vous savez.

Parce qu'on a déjà plus d'une fois pénétré dans son jardin intérieur...

WINTER





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Re: Bonsoir, mademoiselle Quesnel.par Akane Kuroe Mar 28 Nov - 22:31
Longue fut l'attente.
Mais je suis patiente.
La petite réapparue, ouvrant la porte de sa chambre et feignant la surprise.

Je fixais Blanche d'un regard scrutateur, attentif à la manière dont elle se déplaçait avec cette désinvolture qui semblait être sa seconde nature. Elle était comme une brise légère, insouciante et libre, évoluant dans sa chambre sans la moindre once de préoccupation. C'était une scène familière, une intrusion sans gêne dans un espace qui lui appartenait.

Son sourire, teinté de cette insouciance juvénile, m'irrita légèrement. Blanche était consciente des problèmes qu'elle pourrait susciter, mais cela ne semblait pas la préoccuper outre mesure. Son attitude, oscillant entre l'audace et l'indifférence, révélait une confiance en elle-même presque déconcertante pour elle… l’enfant me prend pour une imbécile.

Les mots de Blanche résonnaient dans la pièce, une sorte de monologue léger, ponctué par le tic-tac régulier de l'horloge. Elle ne se perdait pas dans des suppositions inutiles, préférant l'improvisation à la planification. Cette manière d'embrasser le monde avec une aisance délibérée était à la fois déroutante et fascinante.

Elle traversa la chambre, une exploration libre et décontractée de l'espace. Et puis, elle était là, debout face à moi, sa silhouette encadrée par le temps qui s'écoulait inéluctablement.

La voix de Blanche, légère et dénuée de toute malice, brisa enfin le silence trop pesant. Ses paroles semblaient glisser sur la surface des choses, évitant délibérément toute tension.

-« Je vois que vous avez retrouvé mon cahier, c'est formidable ! Où était-il ? Vous étiez donc venue me le rendre ! »

Lança-t-elle, déviant habilement la conversation.
Un sourire ironique naquit sur mes lèvres alors qu'elle tentait de prendre le contrôle de la situation avec une aisance déconcertante.

-« J'espère que vous ne l'avez pas lu, c'est intime les pensées des autres, vous savez... »

Ajouta-t-elle, déployant la carte de l'intimité pour détourner toute suspicion.
Pourtant, derrière son air détaché, je ne pouvais m'empêcher de ressentir une pointe d'agacement.

Je me levai avec une élégance calculée, dominant Blanche de ma stature accentuée par des escarpins. Mon regard scrutateur se posa sur elle, observant chaque détail avec une précision qui démentait l'apparente désinvolture qui régnait dans la pièce.

-« Bonsoir mademoiselle Quesnel… »

Commençai-je d'une voix calme, mais empreinte d'une autorité évidente.

« Blanche, Blanche...Vous avez du sable dans les cheveux, et cette fragrance, c'est l'odeur saline des embruns. Où étiez-vous donc avant de revenir ici ? »

Mes yeux parcouraient ses cheveux comme des juges scrutant un accusé, captant chaque indice que son apparence trahissait. Le sable, la mer... des éléments qui ne correspondaient pas au cadre habituel de son quotidien à l’académie Alice.

-« Et… »

Poursuivis-je en m'approchant légèrement d’elle.

-« le carnet. Celui que vous semblez chérir tant. J'ai dû le consulter pour savoir à qui il appartenait. »

Un sourire sardonique se dessina sur mes lèvres, la première phrase que je lâchai n'était pas un compliment.

« Si ce n'est pas malheureux que vous essayez de me berner, jeune fille. »

Mon regard perçant demeurait fixé sur elle, puis, d'un geste vif, je saisis l’adolescente.
Capturant sa silhouette sans la moindre hésitation. La magie de la téléportation enveloppa soudain notre espace, et en un clin d'œil, nous nous retrouvâmes dans mon bureau.

L'éclat éthéré de la téléportation se dissipa, révélant un lieu qui reflétait à la fois la sobriété et la tradition japonaise.
Le bureau était une pièce austère, épurée de tout superflu. Les murs étaient revêtus de panneaux de bois foncé, ornés de calligraphies délicates évoquant des poèmes anciens. Des étagères discrètes, abritant des rouleaux de parchemins et des livres reliés, témoignaient d'une richesse culturelle profonde.

Au centre de la pièce, un bureau en bois sombre trônait, impeccablement rangé.
Des plumes d'écriture de qualité, du papier délicat et des cachets de cire étaient disposés de manière ordonnée. Un vase en porcelaine contenait des branches de cerisier en fleurs, apportant une touche délicate à l'austérité de l'ensemble.

Des tapis bleus recouvraient le sol, ajoutant une note colorée à la pièce. Une petite alcôve abritait un arrangement floral, capturant l'esthétique zen caractéristique du Japon. Je lâchais l’adolescente pour allumer la lumière.
J’invitais Blanche à s’asseoir et je prit place face à elle, mes yeux se plantant dans son regard. Un sourire froid se dssina sur mes lèvres rouges.

-« Alors… Où êtes-vous aller ? Ne me mentez pas, sinon, vous allez perdre des étoiles… »
Akane Kuroe
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Re: Bonsoir, mademoiselle Quesnel.par Blanche Quesnel Jeu 30 Nov - 0:33
Suspension
Let me out
Elle est déjà ennuyée, Blanche.
Ça dure des plombes pour pas grand-chose.
Blanche déteste tout ce qui reste immobile, ce qui est figé sans bouger. Elle a du mal à supporter le manque de changement. Ainsi, elle favorise les interactions avec des gens inconstants, et malheureusement pour elle, Kuroe est complètement constante...

Sa démarche aérienne quand elle se déplace annonce sa propension à la liberté. Blanche, elle affirme son aisance avec son environnement sans paraître perturbée par ce qui vient modifier son quotidien.
À vrai dire, c'est même plutôt l'inverse -- on l'a dit, elle n'aime pas la routine.

Elle est en mouvement (encore) se brosse les cheveux, réajuste ses nœuds, puis elle charge aussi de préparer ses habits pour demain.
Y a toujours de la musique dans ses oreilles - ça atténue son hypothétique stress.

Kuroe s'est levée, c'est le début des ennuis.
Elle admet qu'il existe une atmosphère qu'elle impose naturellement de par sa prestance qui saurait presque l'intimider.  

Rictus nerveux, elle ne relève même pas la pique au sujet de son cahier parce qu'elle est vraie -- Blanche n'a jamais su prendre soin de ses affaires.

— Oui, vous avez eu raison de le feuiller pour trouver mon nom, ce n'est pas comme si c'était écrit en première page dès qu'on tourne la couverture.

Cette fois, c'est elle qui s'assoit sur son lit et balance lentement ses pieds, sa posture suggérant une forme d'indifférence.
C'est qu'elle a des choses à faire -- des choses qui sont bien plus importantes.
Elle tend la main pour manifester son envie de récupérer le susnommé cahier d'écriture afin d'entreprendre de le relire, comme pour vérifier ce que Kuroe aurait pu découvrir.

Blanche ne répond pas à la question rhétorique parce qu'on ne lui en laisse pas le temps. Elle ne répond jamais aux questions rhétoriques de toute manière.
Kuroe a l'air de vouloir tout savoir sur son compte comme une mère qui interroge son enfant.
Kuroe n'est pas sa mère, alors elle n'a même pas à lui répondre -- à sa mère aussi elle ne répondait pas, alors...

Alors, quand la professeur s'approcha, elle ne se méfie pas. Elle reste à son poste à augmenter le son de l'une de ses musiques préférées du moment à mesure que l'ennemie avance. Ça donne une tension supplémentaire à la scène parce que la cadence des instruments accélère en même temps.

Les mains subtiles sur ses épaules lui font écarquiller les yeux -- et avant même qu'elle comprenne ce qui lui arrive, les voilà dans un endroit étriqué.
Un endroit qu'elle n'aurait pas voulu connaître. Un endroit qui fait parler. Un endroit qui, quand on y rentre plein de rêves et d'espoir, on y ressort brisé en mille morceaux. On ressent déjà que c'est petit comme cette tension dans l'air avant même que la lumière soit allumée.

Et quand la lumière fut -- c'était étrange.

Visiblement, Blanche, et elle, c'est l'opposé.
L'atmosphère est sobre quand celle de sa chambre est colorée.
Kuroe est l'absence quand Blanche est l'excès.
Kuroe n'est pas assez et Blanche est trop.

Est-ce qu'un professeur de son acabit pourrait avoir une autre personnalité de toute manière ? Est-ce que Kuroe a déjà ri à des choses stupides ou son visage restera t-il toujours figé avec ce même air sévère ?

Blanche, elle étouffe ici.
C'est droit, rigide et sombre -- tout comme Kuroe.

— C'est malheureux de devoir me menacer avec les étoiles, Madame Kuroe.

Surtout si vous voulez un discours d'égal à égal.

Elle n'accuse pas, c'est dit sans réflexion, ni intentionnelle arrière-pensée.
Elle dénonce ce qui la dérange et en même temps, elle n'a pas l'air de s'en préoccuper davantage -- parce qu'elle se fiche de savoir pourquoi.

Ce n'est pas qu'elle ne tient pas à ses étoiles, c'est la méthode qui ne lui plaît pas.
Blanche, la vie, elle ne lui fait pas peur mais elle n'est pas non plus trop inconsciente pour défier frontalement une autorité.

C'est dit comme si elle pointait une évidence, comme si elle avait déjà décelé ce que ses camarades ne parviennent pas à faire -- les mêmes qui se lamentent au sujet de la personnalité de la prof sans avoir chercher à la comprendre.
Pourtant, elle est bien loin de l'avoir cernée, Kuroe.
Elle n'a pas le temps de faire de la psychologie, Blanche ne sait même pas si elle est particulièrement douée dans ce domaine - mais, elle, elle ne pleura pas sur son sort.

Kuroe, ce n'est pas vraiment une inconnue. Disons qu'elle la côtoyait de rare fois, la croisait souvent et en entendait toujours parler.
Blanche, elle ne se fait jamais d'apriori sur les gens, elle évite -- elle évite parce qu'elle ne veut pas être analysée, donc elle ne fait pas subir ce sort aux autres aussi.  
Et c'est à croire (parce que tout le porte) qu'on ne la laissera jamais tranquille, qu'elle doit encore s'expliquer -- ok si elle s'explique et puis après ?

Elle ne sait pas pourquoi elle ne le veut pas -- elle n'a même jamais cherché à le savoir.
Elle sait juste qu'elle n'aime pas.

Pourtant, Kuroe ne se gêne pas. Kuroe utilise son statut pour semer la terreur.
Voilà la vérité, Kuroe a peur que Blanche s'échappe alors elle aussi elle veut la tenir en cage.

Cette femme est aussi austère que le local qui l'abrite. Aussi compliquée que les écriteaux qui ornent ses murs dans ses grands cadres. Aucune once de fantaisie. Tout est carré. Tout est écrit à l'avance.

Sa méfiance l'insulte mais sa fascination...
Ah ; sa fascination, c'est tout l'inverse.

Kuroe est une vraie femme. Belle, grande, bien habillée...
Blanche s'apprête comme si elle avait vingt ans. Elle met en valeur ses jambes par des collants et sa taille par des corsets. Kuroe, elle -- elle s'habille simplement et elle est quand même super élégante.

Aussi, sa droiture, le fait qu'elle l'amène dans une direction et n'y déroge pas l'amène à penser qu'elle est intelligente et perspicace ; elle sait ce qu'elle veut et ce qu'elle fait.

C'est peut-être parce qu'elle se soucie du bien-être de ses élèves, c'est peut-être même parce qu'elle veut la protéger qu'elle prend cette position de femme janséniste.
Mais Blanche, elle est encore jeune, elle ne pense pas encore à tout ça.
Pour elle, on a pénétré dans son intimité et c'est impardonnable.  

Bref, elle finit par s'asseoir et ne dit rien -- ce n'est pas comme ça qu'elle obtiendra des aveux.
Elle est presque affalée sur le siège, corps penché en avant aux doigts jouant avec le rebord du vase.
Et toujours avec ses écouteurs sur les oreilles -- ah, les jeunes...

Ce qui a changé, c'est qu'elle n'est pas sur son territoire présentement -- alors, elle est muette, Blanche.

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Re: Bonsoir, mademoiselle Quesnel.par Akane Kuroe Lun 4 Déc - 0:58
La remarque insolente de Blanche ne m’atteignit pas. C’est une gamine qui tient à son intimité, chose qu’elle comprenait aisément, à son âge, elle avait aussi eu un journal intime, des secrets d’adolescente que je jugerais stupide avec mon œil de femme aigrie aujourd’hui.

En parlant de truc d’adolescente, je me saisis d’une cigarette préalablement sortie de son paquet et la visse entre mes lèvres rouges avant d’embraser l’extrémité avec un Zippo.

La petite n’aime pas mon bureau et par extension, l’image qu’elle a de moi… L’endroit est totalement à l’opposé de la personnalité de Quesnel.
Là où l’adolescente était légèreté, chaleur solaire, anarchie et imprévisibilité, moi, j’incarne la morsure du givre, la lourdeur de la discipline, la rigidité militaire et la constance.

Chaud et froid.

Anarchie et ordre.

Je tire une bouffée de nicotine et la souffle sur le côté droit pour ne pas lui faire l’affront de lui souffler la sombre fumée toxique sur le doux visage rayonnant de la jeune fille contrariée aux couettes.

Je l’écoute d’une oreille distraite, les jambes croisées sous mon bureau, jouant nonchalamment avec mon escarpin jusqu’à ce qu’il tombe de mon pied. Ma cigarette se consume tout comme ma patience. Puis, vint enfin un stimulus qui éveille mon intérêt quelque peu évaporé.

- « C'est malheureux de devoir me menacer avec les étoiles, Madame Kuroe. »

Je me redresse rapidement, sortant de ma léthargie. Mes yeux ennuyés brillent d’une lueur malicieuse et un léger rictus apparaît à la commissure droite de mes lèvres.

-« Tout homme qui doit dire "Je suis le roi" n'est pas un vrai roi. »

Dis-je avec un ton las en m’enfonçant dans mon fauteuil de cuir noir qui grinça légèrement durant mon opération. Je me redresse après quelques secondes de réflexion. Je me penche sur mon bureau et écrase ma cigarette dans le cendrier blanc trônant sur mon bureau.


-« Mademoiselle Quesnel, c’est la chose la plus intelligente que vous avez dite jusqu’à présent… Cette réponse me satisfait. »

Je me détends quelque peu et glisse rapidement de la main droite le cahier coloré de la jeune fille jusqu’à son niveau avant d’à nouveau replonger mes yeux froids dans les prunelles pétillantes de mon interlocutrice juvénile.

-« Pour votre carnet, je n’ai consulté que la page de garde où se trouvait effectivement votre nom. En allant vous l’amener, je vous ai vu user de vos pouvoirs pour aller hors des frontières de l’académie. »

Ma voix est froide, mais mon ton inquisiteur avait disparu, remplacé par une lassitude qui teintait mes phrases depuis des années.

Je reprends une cigarette que je coince entre mes lèvres et l’embrase pour m’intoxiquer les poumons avec ce bâtonnet de nicotine incandescent.

-« Vous êtes partie dans un environnement côtier où la mer s’abat sur le rivage… Vous savez comme moi que c’est contraire au règlement. »

Je soupire en soufflant les vapeurs de nicotine à côté de la jeune fille avant de reprendre d’un ton nonchalant, mais toujours avec cette lassitude en filigrane.

-« Je faisais comme vous à votre âge, je copiais un camarade pouvant se téléporter pour visiter des endroits du monde vu sur des cartes postale… »

Souvenir fugace, sûrement falsifié par la reconstitution mentale qui s’opère lorsque l’esprit tente d’extraire de ses archives un moment perverti par les affres du temps… J’apprécie peu l’Alice Académie et son système de notation, mais mes meilleurs souvenirs de jeunesse se sont déroulés ici… Rendre à Caesar, tout ça.

-« Où partez-vous pour vous évader, mademoiselle Quesnel ? »
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Re: Bonsoir, mademoiselle Quesnel.par Blanche Quesnel Mer 6 Déc - 3:45
Suspension
Let me out
Pas besoin d'Alice de télépathie, pas besoin de don de divination, pas besoin de lecture d'aura pour comprendre que Kuroe est aussi lassée qu'elle d'être ici.

Ça pourrait s'arrêter en dix minutes.
Ça pourrait même se résumer en : et Kuroe regarda Blanche qui la regardait aussi ; elles comprirent qu'aucune des deux ne voulait être là - alors elles prirent des directions opposées et se séparèrent.
Mais non, ce n'est pas ce que Kuroe a choisi en dépit de son vraisemblable air désabusé.
Le temps reste en suspension -- et c'est agaçant.

Blanche ne comprend pas pourquoi les gens obéissent aux règles et à la logique quand les sentiments laissent entendre l'inverse.
Le monde n'est pas fade, mais les gens le rendent moche quand il pourrait être plus beau. Ce n'est pas la boîte à crayon qu'on doit blâmer, mais c'est ce que l'enfant fait avec. Bref -- c'est fatigant.

Elle balance ses pieds au rythme de sa musique, mais garde une oreille attentive.
Elle a toujours fait ainsi dans sa famille quand c'était son tour de corvée.
C'était son monde, sa bulle rien qu'à elle quand elle avait le devoir de faire des choses qu'elle n'aurait pas faites d'elle-même si elle n'avait pas eu, encore et encore, ces foutues obligations.

La scène qui se déroule devant ses yeux lymphatiques a le mérite de lui faire ôter un écouteur.
Ah. AH - Kuroe fume.

Elle est là, posée sur son bureau et inspire nonchalamment une bouffée de nicotine dont elle en recrache des nappes de fumée, l'air de se foutre des formalités dans lesquelles elle a convié une élève fautive à venir se justifier.
C'est inattendu. Sarcastique. Ironique.
Une lueur d'admiration s'allume dans son regard feu de bois, cette flamme attisée par l'audace de Kuroe, Ô combien admirablement captivant.

C'est déroutant. Délicieusement déroutant.
Le sourire de Blanche se pince dans une tentative de garder son sérieux, mais ce qu'elle voit, ce qu'elle perçoit, ce que ça lui fait ressentir lui plaît...
Kuroe lui dévoile une surprise, une facette d'elle qu'elle ne soupçonnait même pas.

Voilà un coup de théâtre, voilà une nouveauté -- voilà une inconstance dans cet environnement trop constant.

Blanche observe la fumée semblant grimper dans les airs pour s'évaporer en une unique spirale discrète, tournoyant avec régularité à mesure que des brins de fumée volent de la bouche de Kuroe. Un crime muet qui se tarira entre deux uniques témoins.

Blanche aime les silences. Elle les trouve bien plus élégants, bien plus poétiques.
Par bien des raisons, les silences sont bien plus bruyants et diversifiés que les mots. Les silences délivrent, à leur manière, des milliers de messages de façon plus concise, moins limitée que la parole - c'est pourquoi leur silence ne la dérange pas.
Au contraire, elle aimerait pouvoir continuer à ne pas parler, à simplement rester avec elle dans le bureau et l'observer fumer - pouvoir continuer de se nourrir de cet aplomb qui se moque des conventions en même temps qu'il les défend avec la même énergie. Oui - Blanche, elle veut continuer de ne rien dire pour ne pas rompre ce sentiment enivrant qui la fait se ressentir en funambule à ne pas connaître la femme qui se présente à elle.

Mais voilà, la réalité les rattrape et Kuroe fait son devoir. C'est le retour au monde dans lequel elle doit parler.
Ce soir, elle est encore déçue, Blanche.

C'est barbant les remontrances. Kuroe l'a vue donc elle n'ira pas démentir. Mais -- elle disait quelque chose d'intéressant aussi, quelque chose qui mérite qu'elle rebondisse dessus.

— Vraiment ? Vous étiez donc de ce genre-là ? Vous aviez eu votre adolescence, c'est vrai, mais je n'imaginais pas que vous ayez été aussi téméraire Mademoiselle Kuroe, enfin pas avant de vous avoir vu fumer du moins... Quel pays avez-vous visité ensemble ? Pourquoi ceux-là ?

Puis --  
Encore la question.
La fameuse question qui incite à parler sur elle.

Blanche ne veut pas se dévoiler. Elle a toujours fait en sorte d'en dire le moins possible sur elle. C'est presque maladif, mais elle n'y peut rien, c'est comme ça.

— Je me téléportais ? Le gag aurait mieux marché si Kuroe avait dit "que faisiez-vous à la mer." Mais bon, pour le coup, ça passera.

Sourire rapide avant que ses lèvres ne retombent pour manifester une attitude plus sérieuse dont elle essaye de s'en rééquilibrer en s'étirant, ses cheveux auburn glissant mollement entre sa clavicule et ses omoplates.

Admettre être allée à la mer, c'est admettre l'aimer, donc c'est dévoiler indirectement une des choses qu'elle aime.
Blanche n'aime pas parler d'elle parce qu'elle ne veut pas être analysée. Elle veut être libre de se définir elle-même, sans que les autres lui imposent leur vision d'elle ; c'est pourquoi elle choisit de ne rien dire.

Pourtant, Blanche a bien conscience que moins elle en dira sur son compte, plus on cherchera à la découvrir.
Ah ; c'est compliqué, puis ça serait injuste de se renfermer alors que Kuroe s'ouvre sans hésitation.
C'est quelque chose qu'elle n'arrive pas à faire, Blanche. Elle qui n'aime pas être prisonnière se retrouve entre les barreaux de son esprit. Jusqu'à présent, ça ne lui a jamais posé de problèmes -- c'est plutôt les autres qui n'ont pas aimé...
Gadiel s'en est senti exclu.
Kenneth a pris la responsabilité sur lui.
L'un a accusé, l'autre s'est morfondu.

Et Blanche... ça l'a énervé -
Elle a fui, elle a arrêté de leur parler ; elle ne veut pas que ses comportements affectent les autres.

C'est précisément ce qu'elle veut faire avec Kuroe. Fuir.
Mais, si elle reste à ne rien dire, alors rien ne changera et elle ne bougera pas du bureau.

Elle sait déjà que Kuroe est bien trop intelligente pour se laisser berner par ses mensonges. Elle a pris ce risque pour protéger ses secrets, mais maintenant que la professeure a énoncé les faits à voix haute, Blanche ne peut plus reculer.

— Vous l'avez deviné vous-même tout à l'heure, j'étais bien à "l'environnement côtier où la mer s'abat sur le rivage."

Voilà. Elle est courageuse, elle l'a dit -- maintenant elle peut souffler.

— Vous avez quel autre talent caché comme celui d'être une écrivaine ou au moins une bonne lectrice au vu de votre vocabulaire ?

Et parce qu'on se reconnaît entre artistes.

Ce qui est certain, c'est que quand elle fait un pas en avant, elle en fait deux en arrière.
Elle est constante dans son inconstance. Kuroe est inconstante dans sa constance.

— Vous faites quoi d'autre à part interroger les criminels et fumer en cachette ?

Aucune réflexion.
Aucune menace.

Blanche ne veut pas dévoiler son monde, mais est curieuse de découvrir celui des autres.
Kuroe est fascinante - bien plus que ce qu'elle a à dévoiler.

WINTER





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Re: Bonsoir, mademoiselle Quesnel.par Akane Kuroe Mar 2 Jan - 3:13
Assise derrière son bureau, Akane Kuroe laissait la fumée de sa cigarette se dissiper lentement dans l'air. Ses lèvres rouges dégageaient une aura de fatigue, et un soupir s'échappa de sa poitrine. Se penchant vers Blanche, de l'autre côté du bureau, elle prononça d'une voix lasse :

-« Vous n'êtes point une criminelle, mademoiselle Quesnel, juste une jeune fille curieuse à l'âme d'artiste.»


La jeune femme scrutait Blanche d'un regard fatigué, ses pensées naviguant entre l'exaspération et le devoir qui pesait sur ses épaules. Elle savait que sa position d'enseignante la forçait à prodiguer des conseils, à guider ses élèves, même si cela signifiait réprimander ceux qui prenaient des chemins risqués.

La japonaise se pencha en avant, croisant ses doigts devant elle, et soupira discrètement. L'image qu'elle devait projeter en tant que mentor et modèle pour les jeunes alices de l'académie était cruciale. Pourtant, cette constante confrontation naïve avec Blanche la fatiguait, testant sa patience et son sang-froid.

Dans un élan de professionnalisme, Akane décida de faire taire son agacement intérieur. Elle s'efforça de garder une expression calme, même si ses yeux trahissaient une pointe d'irritation. Son devoir d'enseignante primait sur ses propres sentiments...

Akane jouait toujours distraitement avec son escarpin, le secouant mollement au bout de son pied. Elle tira une bouffée de nicotine, expirant la fumée sur le côté avec nonchalance.

La femme rigide laissa son esprit dériver vers les méandres de sa jeunesse. Une époque où elle aussi, telle Blanche, avait appris à maîtriser un pouvoir extraordinaire, capable de copier les capacités des autres. Dans les souvenirs de la professeur, des moments d'insouciance se dessinaient, empreints de découvertes et d'expérimentations.

Elle se revoyait, utilisant cette capacité singulière pour se téléporter instantanément à des endroits lointains, lisant dans les pensées des autres élèves, et se métamorphosant pour se fondre dans l'environnement. Ces souvenirs étaient teintés d'une sorte de nostalgie, une époque où les possibilités semblaient infinies.

Les dédales animées de sa jeunesse, les visages des personnes dont elle avait emprunté les compétences, tout cela constituait un tableau de sa vie passée. Les moments où elle expérimentait les frontières de son pouvoir, définissant son identité et sa maîtrise de cette aptitude extraordinaire, étaient gravés dans sa mémoire. Akane ne pouvait s'empêcher de soupirer à la pensée de cette période tumultueuse de sa vie.

-« Vous voulez que je vous montre ce que je fais ? Très bien.»

Écrasant sa cigarette dans le cendrier, elle remit en place son escarpin et se leva. Contournant le bureau, elle s'approcha de Blanche, lui tendant la main d'un geste calme.

-« Acceptez-vous de me suivre, mademoiselle Quesnel ?»

Sa voix, bien que toujours froide, semblait s'être adoucie, perdant quelque peu de sa rigidité. La proposition était posée, laissant planer dans l'air une tension palpable, mêlée d'une étrange curiosité.
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Re: Bonsoir, mademoiselle Quesnel.par Blanche Quesnel Sam 6 Jan - 1:26
Suspension
Let me out
C'est difficile à avaler, c'est même presque difficile à digérer -- les compliments. Blanche n'a jamais su comment se positionner face à eux, et dans son corps ; de toutes les émotions qui la traversent, c'est une multitude de contradiction qui vient successivement l'alléger et l'alourdir.
Ça l'enveloppe d'une chaleur réconfortante, puis, en contrepartie, ça vient méchamment exposer sa vulnérabilité.

Alors Blanche ne dit rien. Il n'y en avait nullement besoin, car il n'y avait pas grand-chose à ajouter. Elle lâche un sourire, peut-être, mais ce n'est pas profondément sincère. C'est un sourire crispé, c'est de ceux qui dressent les commissures par réflexe. C'est le sourire qui remplace les mots.
Elle préfère laisser le compliment voguer comme une vague qui ondule pour s'échouer délicatement sur les rivages violets. C'est bien plus poétique de cette façon, bien moins déprimant.
Silencieusement, Blanche se laisse bercer par le moment, un mélange subtil de liberté qu'elle ressent comme une émotion flottante dans l'air, puis -- a contrario, une sensation d'écrasement à cause de ses murs à l'atmosphère austère.
C'est tout là l'essence de sa personnalité. Dès qu'elle fait un pas en avant, elle en fait aussi trois en arrière -- c'est ce qui rend sa personnalité plus mystérieuse, plus insaisissable.

Blanche, elle a ce quelque chose de fantôme qu'on n'attrape pas facilement. Mais elle n'ignore pas les mains tendues. Elle déteste être attrapée mais elle déteste être laissée. Déteste qu'on l'analyse mais déteste qu'on ne la comprenne pas.

Avec Kuroe, c'est différent.
Quelque chose est foncièrement différent.
La maîtresse des lieux a l'air de s'ennuyer, aussi étrange que la situation a été initiée par ses choix. Elle ne lui fait pas la morale, mais ne lui laisse pas avoir l'ascendant non plus, ce qui lui permet de se détendre, d'accepter les limites établies.
Blanche, elle a besoin de ça aussi -- d'un cadre, de règles, sans sentir qu'on essaye de la maîtriser.

Et brusquement, son visage s'illumine. C'est étrange parce que l'aspect de la conversation a été détourné par cette seule proposition. Blanche lit dans le regard résolu de la professeur, qu'il n'y a pas de retour en arrière ; qu'une décision a été prise ce soir.

Légère, elle saute de son fauteuil en un bond agile, ses pas félins faisant échos aux paroles empreintes de mystère de sa professeure, intérêt capturé -- la luciole dans le bocal.
Un sourire flotte sur son visage, rien à voir avec le sourire fabriqué sorti tout à l'heure. C'est un sourire près de la sincérité, loin d'être délibérément façonné. C'est l'émotion de quelqu'un qui est fascinée par ce qui pourrait arriver.  
Blanche aime l'imprévisible, ce qui n'est pas dicté à l'avance.
Elle a ce frisson pour le risque qui la paralyse en même temps qu'il l'hypnotise.

Alors, quand Kuroe lui offre une opportunité tacite d'apercevoir ce qu'elle ne peut imaginer, Blanche ne demande qu'à voir.
Malicieuse, elle réajuste les plis sur sa jupe -- regagne vigueur, prête à sortir de sa zone de confort.

Et -- dans un souffle.

— J'accepte de vous prêter mon Alice, Mademoiselle Kuroe ~

La rosée dans ses iris s'illumine de mille couleurs curieuses. Blanche n'a jamais su répondre à une question fermée par une réponse limitée. Elle ne refuse pas de parler, elle refuse de se laisser découvrir par quelque manière que ce soit.
Tout est masqué, même son goût pour l'aventure -- pourtant, ses réactions, sa prise de parole et même ses mimiques sont autant révélatrices que l'empêche de le faire ses mots.
Mais Blanche, même ses mots en disent beaucoup sur sa personnalité.

Cette fois, c'est un vrai sourire qui ajoute une autre teinte à son visage. Elle reprend des couleurs : ses vraies couleurs. Puis, éthérée et volontaire, elle s'approche une ultime fois de Kuroe.
Main accrochant la sienne.

La complicité gagnée dans la dualité.

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Re: Bonsoir, mademoiselle Quesnel.par Akane Kuroe Mar 23 Jan - 2:40
Akane se retrouva soudainement au sommet d'un immeuble du quartier de Kabukicho.

La vue nocturne s'étendait devant elle comme une mer étincelante. Les néons lumineux colorés clignotaient, créant un spectacle vibrant au milieu des ruelles animées. En contrebas, les enseignes lumineuses éclairaient les devantures des bars et des clubs, et l'activité nocturne de Kabukicho prenait vie. Les passants se pressaient dans les rues, tandis que les bruits de la vie nocturne emplissaient l'air.

Kuroe lacha la douce main de Blanche et mit ses mains dans les poches de sa jupe avant de respirer profondément l'atmosphère électrique du quartier.
La brise nocturne caressait son visage, et elle ferma les yeux un instant pour s'imprégner du rythme effréné de la vie à Kabukicho qui avait bercé son enfance.
D'un pas rapide, la professeur s'avança plus près du rebord du toit pour mieux contempler cette toile chaotique.

Akane sortit une cigarette de son paquet, l'alluma et tira une bouffée, laissant la fumée s'élever lentement vers l'étoiles. Son regard scrutait le quartier, chacun de ses souvenirs étroitement lié à ces rues.

-« Vous voyez, mademoiselle Quesnel...»


Commença-t-elle d'une voix calme.

-« j'ai grandi dans l'ombre de Kabukicho. C'était un monde difficile, un dédale de ruelles sombres et d'excès. Mes parents, des travailleurs acharnés, ont tout sacrifié pour me donner une chance.»


Elle prit une nouvelle bouffée de sa cigarette, laissant le souvenir de son enfance tumultueuse flotter dans l'air.

-«Mon père était un salaryman, passant des heures interminables au bureau pour subvenir à nos besoins. Ma mère, elle, travaillait comme hôtesse de bar. Ils ont connu les longues nuits de travail et les jours d'épuisement. Kabukicho n'était pas un endroit facile pour grandir, mais c'était notre foyer.»


Akane observait les lumières clignotantes des enseignes colorées, chacune racontant une histoire différente dans le kaléidoscope nocturne.

-«J'étais une enfant discrète, observatrice. Apprendre à naviguer dans ces rues dangereuses était une leçon quotidienne. Mais mes parents ont toujours eu cette lueur d'espoir dans les yeux. Ils croyaient en l'éducation comme un moyen de sortir de cette vie.»


Elle se tourna vers Blanche, ses yeux reflétant la complexité de son passé.

-« Je ne les oublierai jamais. Leurs sacrifices, leur amour. Chaque rue ici a une histoire à raconter, et chacune d'entre elles est imprégnée de mon passé. Kabukicho peut être impitoyable, mais c'est aussi là que j'ai appris à me battre, à survivre.»


Akane écrasa sa cigarette sous le bout de sa chaussure, observant les cendres s'éteindre dans la nuit.

-« Je revenais régulièrement ici pour revoir ce quartier... Imaginant que mes parent y étaient...»


Elle se tourna vers Blanche, tendant la main avec une expression froide mais étonnement douce.
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Re: Bonsoir, mademoiselle Quesnel.par Blanche Quesnel Ven 26 Jan - 5:00
Suspension
Let me out
La sensation de téléportation est toujours grisante. Envoûtement du temps, le corps envolé dans une autre dimension aux quelques millièmes de seconde absorbent tous les sens, excepté la sensation de chute -- À l'atterrissage, Blanche volige un pas après l'autre, éthérée, l'allure comme pour danser avec les étoiles.
Elle rit, littéralement, effaçant de son esprit sa sensation de malaise quant à son incapacité à reprendre son équilibre ; c'est toujours systématiquement la partie avec laquelle elle a le plus de difficulté une fois l'acte de téléportation acheminé.
Son cerveau passe d'un état à l'autre, et le temps de se réhabituer à son nouvel environnement, sa tête est barbouillée.  

— Whaaah !

Expérience vite oubliée par la nouvelle vision de ce qui se déploie sur ses pieds, les lippes scintillantes de gloss restent entrouverte d'engouement.
Impressionnisme dans ses orbes curieux aux reflets de la lumière fluorescente des enseignes, expressionnisme exacerbé d'un visage radieux de découvrir une marée noire de monde qui exerce une vie différente -- et réelle, à titre comparatif avec celle, fade, de l'académie.

Sa jupe ondule dans l'air nocturne empreint d'odeur de fritures et de poissons cuit, l'eau à la bouche gagnant l'envie irrépressible de se téléporter plus bas.
Ah -- Qu'est-ce que ça changerait si elle le faisait vraiment ? Probablement rien. Ou très probablement tout.

Kabukichō.
Au nom porté qu'elle retiendra pour ses prochaines expéditions, Blanche se tourna vers Mademoiselle Kuroe qui s'ouvrit peu à peu, laissant entrevoir une facette insoupçonnée d'elle .
Les reflets multiples des néons glissèrent le long de ses cheveux de jais raides à chacun de ses mouvements souples. Beauté passée au crible de son évaluation, Blanche fixe sans détour Kuroe, les demi-lunes pétillantes d'amusement : jamais elle n'aurait pensé faire le mur en sa compagnie. 

La fumée de la cigarette au pourpre des lèvres laissé sur la tige s'échappe de sa bouche en spirales, ondulant à l'infini dans l'air que l'attention de Blanche capture.
Le poids des confidences de sa professeure est chargé, pourtant, l'instant est léger.
Blanche en écoute chacun des mots, note bien précisément chaque détail apporté au récit.

La vie de Kuroe est difficile, néanmoins, elle s'est gérée dans la discipline, à trouver un exutoire inculqué par ses parents -- elle s'est bâtie dans un environnement hostile en se servant des ressources à sa disposition. C'était admirable.
Blanche s'imagina un petit instant à sa place.
Elle se représente son hypothétique vie à Kabukichō.

Peut-être aurait-elle fui sa situation ?
Non -- elle aurait fui le régime de ses parents.
Elle aurait fui qu'on lui impose une discipline exemplaire éducative.
Elle se serait certainement et très probablement amusée à la nuit tombée.

Mais --
Il est surprenant de constater que l'environnement affecte la personnalité, le jugement qu'on a des autres, ainsi que la confiance en soi.
Kuroe a façonné un imperméable masque rigide pour se protéger, mais ce n'est peut-être pas ce qu'aurait fait Blanche -qu'elle pense- parce que du point de vue de son éducation et sécurité bénéficiée actuelle.
Si elle avait démarré de zéro, sans ses prédispositions acquises depuis l'enfance, ça aurait été différent, ça aurait été foncièrement différent ; qu'elle le veuille ou non.
Le problème de Blanche, c'est qu'elle romantise le danger.

— Vous avez dû affronter beaucoup de choses Madame Kuroe, mais elles ont fait de vous la femme que vous êtes aujourd'hui. Suggère-t-elle en laissant un regard mystérieux poindre dans l'horizon sans lune.

C'est une phrase qui a tout de l'allure d'une phrase préfabriquée,
mais Blanche ne l'a pas dite parce qu'elle manque de savoir dire,
elle l'a exprimé parce qu'elle correspond à la situation.

— C'est peut-être votre chemin de vie : vivre toutes ces choses, les acquérir, et aider quelqu'un d'autre dans une situation similaire en retour. Vous y étiez destinée, car l'Univers vous a choisi pour accomplir cette mission. Il n'y a qu'aux épaules fortes qu'on fait porter les plus lourds fardeaux...

Les mots s'échappent, volages, trop intenables ; elle lui a accordé une petite entrevue de ses croyances. Elle n'en est pas fière. En fait, à la réflexion, Blanche se dit qu'elle n'aurait pas dû lui partager ça.
Ce sont des pensées secrètes, c'est tout ce à quoi elle croit profondément -- l'exposer donne lieu à la réfutation, et même si elle s'en moque, qu'elle se fout pas mal de savoir si ses convictions sont source de vérité ou non, elle ne veut pas qu'on juge son spectre de certitude.

— Pourquoi me confier tout ça, Mademoiselle Kuroe ?

Curieuse angoisse qui lui noue l'estomac, Blanche ne veut pas être redevable en histoire, n'a envie de rien partager même après cela.
Le reconnaître signifie prendre le temps de s'analyser, et elle s'est toujours interdit d'y penser.

Et avec ça, elle ne se fait pas prier pour joindre sa main à celle de Kuroe,
le regard résolu à continuer leur escapade nocturne.

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Re: Bonsoir, mademoiselle Quesnel.par Contenu sponsorisé
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